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Dukkha, l'internet noir.

SIXTH SINISTER Chapitre 3

CHAPITRE 3

 

 

-"Bëdia? Tu m'entend? Je sais que tu m'entend. Tout ira bien, d'accord?".

Le jeune garçon discerne cette voix, qui lui est inconnue. Une voix douce, celle d'une femme.

 

Tout est sombre, et flou autour de lui. Le jeune homme ne sait plus où il se trouve, il ne sait même plus qui il est.

Soudain, un peu de lumière illumine la pièce, et une silhouette se dessine.

Le garçon capte une seconde voix, une voix grave, celle d'un homme, mais celle ci est abstruse, incompréhensible.

Cette personne qu'il entend semble engager une conversation avec la première voix féminine.

 

Bëdia sent sa tête très lourde. Ses mains sont engourdies, sans doute à cause des menottes serrées, qui empêchent une bonne circulation du sang.

 

Soudain, un bruit fracassant se fait entendre et une vive lumière bleue jaillit de sa droite. La silhouette masculine se tenant debout est projeté violemment à l'autre bout de la pièce, contre le mur, par cette énergie mystérieuse.

Bëdia est ébahie. Il se demande s'il vient de rêver. Une nouvelle silhouette s'avance vers lui, celle ci pose ses deux mains sur les épaules du garçon, qui est paniqué, et dans l'incompréhension.

Il se concentre, cligne des yeux, essayant de visualiser plus de détails.

 

La personne se tenant face à lui semble équipée d'une large armure de métal.

De nombreuses questions s'enchaînent dans la tête du jeune homme, qui peine à rester éveillé.

Le sang de ses mains semblent de nouveau circuler, et une forte sensation de fourmillement se fait ressentir. Ses menottes sont ouverte, il commence à avancer de quelques pas, péniblement, et se sent attiré par une force.

 

Cette force l'entraîne jusqu'à la porte de la salle, puis jusqu'à la sortie du bâtiment, où la vive lumière du jour l'éblouie.

Bëdia est surpris, et ne comprenant rien aux événements, balbutie quelques mots.

 

De nouvelles silhouettes imprécise qu'il peine à discerner se hâtent vers lui, mais elles sont à leurs tour propulsées par une nouvelle onde de choc, lumineuse et très puissante. L'intensité de cette lumière lui irrite les yeux, si bien qu'il finit par les fermer, de douleur.

 

Le garçon continu d’avancer les yeux fermés, enchaînant les pas par réflexe, dirigé par cette étrange énergie.

 

La marche dure, encore et encore. Il ressent de la végétation lui effleurant les jambes et le parfum doux des fleurs.

 

Après de longues minutes, les muscles du garçon faiblissent, il fatigue et ne peut plus continuer. Trop épuisé, il s’effondre lourdement au sol, mais étrangement, il ne se sent pas tomber, comme si l'étrange énergie l'accompagnant jusqu'ici était encore là, et avait ralentie sa chute.

Cherchant à comprendre ce qui se passe, mais trop fatigué, il s'endort, à terre.



Le temps passe. De longues heures, et peut être même des journées entières se sont écoulées.

Le chant des oiseaux, le souffle du vent, le son d'un torrent d'eau qui coule, le calme.

Bëdia perçoit tout ces sons apaisants lorsqu'il ouvre les yeux. Le jeune homme est allongé de tout son long, dans l'herbe haute. Il passe sa main sur son visage, en sueur, et remarque un ciel bleu claire, dégagé, et une végétation danse qui l'entoure, au milieu de la forêt.

 

Il se sent bien, apaisé.

Le garçon ne comprend pas comment il s'est retrouvé dans cette endroit merveilleux.

Ses souvenirs sont très flou, et lui paraissent incertains.

Bëdia se relève, et découvre avec stupéfaction une jeune femme au bord de l'eau, vêtue d'une simple jupe blanche et dos nue, la peau scintillante, bronzée, ses cheveux emportés par le vent, à quelques mètres.

 

La scène lui paraissant irréel, pensant vivre un rêve, il se redresse, puis fait quelque pas, avant de trébucher lourdement sur une pierre.

-"Merde !", hurle t'il de douleur, tombé de tout son poids sur son bras gauche.

La jeune femme l'ayant entendu, se retourne en enfilant une légère veste noir et marron.

-"Bonjour", dit elle en s'approchant du garçon, étourdi.

Celui ci, rougissant à vue d'oeil et les yeux vacillant, avale sa salive puis bredouille une réponse:

-"Eumh... Salut."

Il l'a dévisage plusieurs secondes, avant de la reconnaître.

"Hé ! On se connait, non? J'ai... Cette impression de t'avoir déja vue."

Brune, cheveux rasés sur les côtés du crâne et en bataille sur le dessus, vêtue d'une veste marron et noir fine, avec un collier de trois plumes ainsi que d'une jupe blanche, courte, qui s'effile, elle est à peine plus âgé que Bëdia.

 

Elle acquiesce.

-"Tu ne me reconnais pas?", interroge t'elle.

Elle s'agenouille, pour regarder la cheville du jeune homme, venant de trébucher.

-"Je ne sais pas... Ah! Tu es cette fille que j'ai vu sur le camp ! Les soldats Sharartians t'ont capturée, c'est ça, tu es la prisonnière que j'ai vu!", affirme t'il.

La jeune femme dévisage le garçon, visiblement surprise de cette réponse, qui n'était peut être pas celle qu'elle attendait.

-" Oui... Les Sharartians m'ont fait prisonniers. Comment te sens tu? Ta cheville te fait mal?"

-" Non ça va. Ça va même... Très bien.", répond Bëdia, l'observant avec insistance.

-" Tu as faim?", interroge la jeune femme.

Il hoche la tête, négativement, puis essai de se relever, péniblement, aidé par la jeune femme qui le saisit par le bras.

Leurs regards se croisent.

 

"Ça... va... Merci.", bégaie t'il.

Elle cherche dans la poche de sa veste, et sort le bracelet électronique du jeune homme, qu'elle lui rend.

-"Tient, Bëdia.", dit elle.

-"Je... Eumh. Merci. Tu connais mon nom?", questionne t'il, timidement, en positionnant sa Widenet autour de son avant bras droit.

La jeune fille acquiesce, avant de répondre :

-"Oui. Je les ai entendu t'appeler comme ça. Je suis... Matt."

Bëdia lui lance un regard curieux.

-"Matt? C'est... Bizarre. C'est... ton vrai prénom? Ça fait pas très... Féminin.", affirme t'il.

-"Tu trouves? Quel nom m'irait mieux, d'après toi?"

-"Hein?... Je... J'en sais rien. J'imagine que tu n'as pas choisit ton prénom, après tout."

 

Bëdia s'approche de l'eau.

"Matt, hein... Comment est on arrivé ici? Je... Je ne me souviens de pas grand chose.”.

La jeune femme s’approche de lui, et s'assied au bord du torrent.

-"Hé bien... J'ai réussi à me défaire de mes menottes... Après quoi, je nous ai fait évader de ce taudis et nous ai conduis ici. Disons qu'on a eu beaucoup de chance...", répond t'elle d'un ton mystérieux.

 

-"Tu étais le deuxième prisonnier, celui avec une armure... Et cette voix qui voulait me rassurer... C'était toi, hein? Tu as réussi à te défaire de cette armure de fou... Toute seul, sans rien? C'est... Impressionnant.", glousse t'il, pas vraiment convaincu.

"Pourquoi est ce qu’ils t’ont arrêté? Tu as pas l'air d'une criminelle très dangereuse...", il semble soudainement aspiré par ses pensées, et ne termine pas sa phrase.

 

La jeune femme saisit une petite pierre plate dans l'herbe, et la lance dans le torrent. Le caillou fait trois ricochets, avant de couler.

-"A quoi tu pense?", demande t'elle, en ramassant une seconde pierre.

-"Hum... A cette femme... Je veux dire, ma mère" répond t'il, la gorge noué.

Matt lève soudainement son regard vers le jeune homme, debout.

-"Oh... Excuse moi. Je ne voulais pas...". Elle s'interrompt un instant, avant de poursuivre :

"KûLinta veillera sur ta maman. J'en suis sûr."

-"Hum... Qu'est ce qu'il pourrait bien faire pour elle de toute façon...", murmure t'il.

Bëdia s'assied à son tour, et pose son menton sur ses bras croisés.

Il contemple le ciel.

 

-"Où compte tu allez maintenant que tu es libre?", interroge la jeune fille.

Bëdia réfléchit.

-"J'en sais rien... Je n'ai nulle part où aller maintenant, et j'imagine que l'armée va nous rechercher..."

Le jeune homme ne poursuit pas sa phrase.

Matt prend le garçon dans ses bras, et lui murmure des mots en Atshan, qu'il ne comprend pas, mais qui l'apaisent.



Plus tard, ils se décident à quitter l'endroit, et marchent dans la forêt, en direction de Shararti. Le jeune homme décide de retourner jusqu’à la maison de sa mère, où il espère trouver Lombdi.

Matt l'accompagne jusqu'à l’entrée de la ville.





Quelques heures plus tard, en début d'après midi, ils approchent de l'immense agglomération.

Ils longent à pied une grande route conduisant jusqu'à Shararti.

Matt lance la conversation, curieuse :

-"Dit moi, Bëdia... C'est comment... La Terre?"

Le jeune homme ralentit :

-"Comment veux tu que je le sache?", s'exclame t'il

"Toi aussi tu crois que je suis Terrien?"

Matt observe son visage et poursuit :

-"Tes yeux... Ils sont magnifiques. Je n'ai jamais vu personne sur Ishka avoir des yeux de couleurs, hormis toi, je veux dire. Ont dit que seul un Terrien peut en avoir.", dit elle, émerveillée.

-"Seul un Terrien? Pourtant... Je suis Sharartian... Enfin... Je crois. Aujourd'hui je ne me considère pas comme un fils de Shararti. Ce peuple me dégoutte... Ils me dévisagent tous comme si j'étais un intrus et me détestent à cause d'une simple couleur d'yeux. je hais ces abrutis."

-"Je sais ce qu'on ressent dans ce genre de situation..."

La jeune femme dépasse Bëdia, puis s'arrête devant lui et le regarde droit dans les yeux, d'un air pensif. Le jeune homme rougie, et ayant peur que Matt ne s'en aperçoit, il l'écarte de son chemin et poursuit sa marche en questionnant :

-"Qu'est ce qui te prend?"

-"Hum? Tu sais, ça me plairait bien d'avoir des yeux bleus.", répond t'elle, rêveuse.

-"Arrête avec ça...", demande t'il, agacé.

 

 

 

Bëdia et Matt arrivent à l'entrée de la ville. Un immense écran lumineux publicitaire est affiché sur un haut building. Celui ci annonce un combat à mort entre deux hommes.

La jeune femme s'exclame, déconcerté :

-"Un match à mort? C'est... Barbare !"

-"Hum. Si seulement il n'y avait que ça... Plus le temps passe et plus le Chef crée des lois stupides. Lui et ses soldats tuent des innocent à tour de bras, et parfois, juste pour son propre plaisir... Je haie ce type. Ses larbins ont tué ma mère sans pitié..."



 

 

Il est désormais temps que je vous parle de "Chef". Le leader de Shararti. Vous commencez à comprendre qu'il n'est pas un homme ordinaire, bien loin de là,  mais ce que je vais vous dire maintenant va sans doute vous surprendre. Il y a 60 ans* (*30 années terrienne), il a exécuté le Leader de l'époque pour prendre sa place, et depuis, il a établi de nombreuses règles et lois plus ou moins tordues.

Chef est clairement un dictateur. Pourtant, de son point de vue, il est celui qui offre une grandeur d'âme aux Sharartians... Là, je ne fais que citer ses mots... 

Si Atsha et Shararti ont toujours étaient plus ou moins en conflits depuis l'indépendance du second, Chef, n'a rien fait pour régler ces problèmes, loin de là.

Il décida que lui seul, ses fils, et quelques privilégiés auraient le droit de se reproduire avec les femmes.

Il instaura cette loi dans le but de "purifier" le peuple de Shararti, peuple qui, selon lui, est un mauvais mélange entre les Atsha, les Dirs, et les Terriens. Évidemment, beaucoup d'hommes refusèrent cette loi... Alors ils furent tous abattus. "Chef" incita le peuple à dénoncer les traîtres, ainsi que tout ceux désobéissant à ses ordres. Il a le don de savoir se faire obéir.

Il a également formé une armé d'hommes surentraînés, et ralliés à sa cause.

"Chef" est le seul et unique dirigeant de Shararti. Il n'a aucun second. Personne qui ne peux le contredire, ni même entamer un débat avec lui.

Il y a quelques années, un de ses fils le défia dans un match à mort, le but étant de prendre sa place. Égocentrique comme il est, il accepta le défi sans réfléchir, et le vaincu, sans difficultés, dans un combat extrêmement violent et choquant.

Il apprécia tellement cette affrontement qu'il instaura une nouvelle loi, ordonnant que seul l'un de ses fils pourraient prétendre à la place de Leader, et que pour se faire, celui ci devrait vaincre Chef dans un match à mort. Depuis l'instauration de cette loi, personne n'a jamais osé le défier, mais il organise régulièrement des combats forcés entre deux hommes choisi au hasard... Le peuple vie, depuis, sous une dictature strict, où la peur et le sentiment d’insécurité est dans les esprits de tous. 

 

 



-"Voilà. C'est ici que nos chemins se séparent.".

Bëdia acquiesce, visiblement un peu déçu.

-"Est ce qu'on se reverra? Si tu veux rester chez moi quelques jours, tu es la bienvenu...", dit il en rougissant.

Matt sourit, remarquant les avances du jeune homme :

-"Ne te fais pas de faux espoir Bëdia, tu n'as pas la moindre chance avec moi."

-"Aah... Ah? Bon...", répond il, dépité, baissant le regard.

-"Fais attention à toi, d'accord?"

-"Ouais..."

La jeune fille saisit une des plumes de son collier, celle du milieu, de couleur rose, et la détache, puis lui tend.

-"Tien, Bëdia. C'est une plume de Singal, une Déesse Atshan. Elle t'apportera la paix intérieur et l'énergie dont tu aura besoin pour ta quête.", affirme t'elle en souriant.

-"Ma... Quête?", s'interroge le jeune garçon.

-"Nous en avons tous une. La mienne, je l'ai trouvé... Je dois partir maintenant, une personne très chère à mes yeux à besoin de mon aide. Au revoir Bëdia."

 

Matt s'en va, et retourne en direction de la forêt.

Le jeune homme, lui, l'observe, amoureusement, tenant dans sa main la plume de couleur. Ne sachant pas quoi en faire, il l'a place derrière son oreille, puis s'attelle a continuer son chemin, vers la maison de sa mère.

 

 

 

Publié le 16/01/2015.

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16/01/2015
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