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Dukkha, l'internet noir.

SIXTH SINISTER Chapitre 4

CHAPITRE 4

 

 

 

-"Dites moi, Samana, il y a quand même une question qui se pose d'elle même. Vous nous dites que Bëdia est accusé d'être un espion car il a les yeux bleus, mais je m'interroge. En quoi le fait d'avoir les yeux bleus indique qu'il est Terrien? Après tout, nous n'avons pas tous les yeux bleus sur Terre", demande l'homme de droite.

-"C'est une bonne question", affirme Samana.

"Comme je vous l'ai dit, Ishka est assez différente de votre planète Terre. Par exemple, nous possédons des métaux qui n'existent que chez nous, comme le Borsium. Si à première vue ce métal ressemble à de l'aluminium, il possède des caractéristiques bien plus intéressantes. L'air que nous respirons est également très différent du votre. Sur Terre, ce que vous respirez est principalement composé d'azote et d’oxygène. Sur Ishka, il existe un gaz naturel très présent dans l'atmosphère, surtout au nord du globe, que nous appelons Gaz de Neville. Ce gaz a la particularité d'augmenter considérablement la production de mélanine chez la personne qui en respire. Le Neville est particulièrement efficace sur les nouveaux nés et sur les jeunes enfants, mais est inefficace ensuite, du moins sur quelqu'un qui est en bonne santé. L'augmentation de mélanine va être tellement importante qu'aucune personne né à Shararti ou Atsha ne peut avoir des yeux, ou des cheveux de couleur. C'est pourquoi Bëdia n'est, a priori, pas né ici. Mais il n'est pas forcément né sur Terre non plus. Il pourrait très bien venir d'une des plates-formes habitées de Venus ou d'une autre planète colonisé par les Terriens. Il pourrait même être né dans l'un peuples habitants le sud d'Ishka. L'air de la péninsule de Liür, une presqu'île toute au sud de la planète, ne contient d'ailleurs presque pas de ce gaz dans son air. Malgré tout, cela reste impossible à dire, et sans doute que seul sa mère le savait... Maintenant, laissez moi poursuivre mon récit."

 



Après de longues minutes de marche, Bëdia arrive devant la maison de sa mère, en fin d'après midi.

La lumière du jour s'obscurcissant, à causes des épais nuages noire, qui cachent entièrement la grosse planète gazeuse, autour de laquelle tourne Ishka, et qui est habituellement toujours visible dans le ciel.

Le jeune homme reste droit debout, à quelques mètres devant la porte d'entrée, hésitant. Il prend son courage à deux mains, puis s'avance jusqu'à son seuil.

La porte ne s'ouvre pas.

Comprenant que le mécanisme de celle ci est cassé, Bëdia contourne la maison et passe par la porte de derrière.

Il entre dans la sombre pièce principale.

La grande table se trouve devant lui. Ses lunettes y sont posées.

Il comprend pourquoi sa mère lui demandait de les porter, maintenant. Bëdia s'interroge. Un tas de questions lui viennent à l'esprit, questions auquel il n'a aucune réponse.

 

Il empreinte le couloir, sur sa gauche, et entre dans la chambre de sa mère. La tristesse l'envahit mais il retient ses larmes de toutes ses forces.

Sur le lit sont posés quelques vêtements propres. Bëdia remarque une veste noir, en laine, la préféré de Dena, sa mère. Ce vêtement la faisait se sentir singulière. Elle avait l'habitude de contourner les modes, de ne pas s'habiller comme tout le monde. Elle n'aimait pas se sentir ordinaire. Dena préférait se différencier des autres.

Le jeune homme s'empare de la veste, et l'enfile, par dessus son polo gris à manches blanches.

 

Il reste pensif, et essaie de se souvenir de bons moments vécu avec sa mère lorsqu'il était enfant, pour ne garder que ceux là.

 

Bëdia entend des bruits de petits pas.

-"Lombdi?"

Le petit animal surgit de nulle part, et accourt vers son ami, puis lui saute dans les bras. Cette fois ci, Bëdia ne peut retenir ses larmes.

-"Plus rien ne sera comme avant Lombdi...", murmure t'il en sanglotant.

 

Après de longues minutes, il s'apprête à quitter la maison. En partant, il récupère ses lunettes posées sur la table et les enfilent.

 

Bëdia marche dans la rue, seul, avec Lombdi dans les bras, la gorge nouée, occupé par ses pensées, et ses souvenirs, et ne prête pas attention aux nombreux véhicules défilant à toute vitesse sur les rails, qui le soufflent et le bousculent.

Il enchaîne les pas comme par automatisme.

Quelques centaines de mètres plus loin, il aperçoit une moto.

Celle ci, de construction Sharartian, a de nombreuses faiblesse techniques face aux Hover' de Dirpïet, mais tout comme la SST de Bëdia, elle utilise un système de propulsion et de planage.

 

Bëdia monte sur le véhicule, installe son compagnon, et démarre.

Il disparaît peu à peu au dessus des habitations.



La nuit tombe. Il conduit des heures durant, contournant la ville de Shararti pour rejoindre l'immense forêt, sans un mot, absorbé par ses sombres pensées.

 

 

Bëdia ne voulait pas rester dans cette ville, là où la civilisation le refuse, alors il partie en forêt, n'ayant nulle part où aller. 

 

 

 

La fatigue l'envahit, mais il refuse de s'arrêter, continuant d'avancer, encore et toujours, s’éloignant le plus possible de toute vie humaine.

Alors que la nuit noir s'est installée, il aperçoit à l'horizon un vieux bâtiment en ruine, surpassant la grande étendue d'arbres.

 

Bëdia et Lombdi s'en approchent, et découvrent alors avec stupéfaction toute une cité entourant le grand édifices. Il s'arrête dans l'avenue y faisant face.

Le jeune garçon est subjugué, marchant quelques pas dans la rue sinistré de cette petit ville, dont les constructions semblent avoir survécu miraculeusement aux ravages du temps.

 

S'approchant, les yeux levés, fixant le sommet du grand monuments, il devine qu'il s'agit d'un lieu de cultes religieux pour les Atshans en remarquant que l'édifice est construit de pierres de teinte blanche ou bordeaux pâle, qui étaient sans doute plus rouges, et vifs, auparavant, mais qui ont déteint.

 

Il observe ce bâtiment, et voit que l'entrée principale est inaccessible à cause des effondrements de sa structure.

Bëdia décide de contourner la bâtisse, à la recherche d'un endroit où passer.

Le jeune garçon remarque que si l'avant de l'édifice s'est écroulé, les murs à l'arrière semblent tenir debout.

Longeant la construction, Il découvre alors une ouverture dans le mur lui permettant d’entrer à l’intérieur.

Il hésite, quelques secondes, puis avance.

 

Une fois entrée, Bëdia est redirigé vers un long couloir, décoré de statuettes modelées dans une sorte d’argile et recouvert, par endroit, d’une fine couche métallique, qui s’est oxydée. Ces statuettes ont différentes formes et semblent représenter les divinités Atshans. L'une d'entre elle représente une déesse très belle et féminine, avec un collier de trois plumes, similaire à celui que portait Matt. Une autre représente un homme très maigre, avec les bras ballants, portant une sorte de serviette sur le crâne, qui recouvre son visage.

Des hiéroglyphes étranges sont gravés un peu partout sur les murs.

La plafond est très haut, au moins à quatre mètres.

 

Bëdia trouve une petite pièce où sont installés quelques vieux matelas en soie blanche, plutôt propre. Lombdi grimpe sur l’un d’eux, et s’y installe. Épuisé mais curieux, le jeune homme souhaite quand même continuer d’explorer l’endroit.

 

Au bout du couloir, une issue le conduit jusqu'à une immense salle, partiellement détruite.

Ici, le plafond est encore plus éloigné du sol, et a une forme arrondi.

 

Les hauts murs arborent de nombreuses statuettes, hiéroglyphes et dessins étonnants.

Ces ébauches sont gravées dans la pierre, et colorées avec d’étranges couleurs donnant une impression de relief.

 

Si certains dessins semblent abstraits, d’autres représentent des formes, ou des situations très précise.

Une des représentations montre deux jeunes filles, la première, souriante et visiblement heureuse, serre dans ses bras la seconde, qui, elle, apparaît triste, et détourne son regard de la première. En arrière plan, un grand animal, très particulier, avec un corps d’ours, très velu, mais une tête d’une autre bête, que Bëdia n’arrive pas à identifier, peut-être un chat, se dresse sur un tronc d’arbre courbé, et observe l'horizon.

Le jeune homme ne comprend pas ce que représente ce tableau, mais le fait de le visionner suffit à l’apaiser et à le calmer.

 

Après plusieurs minutes, il se sent attristé, et concerné par ce dessin. Comme si les difficultés de sa vie était représentées sur ce mur, à travers cette image. Il se demande quel rôle joue l’étrange animal, dans cette scène.

 

Bëdia poursuit son exploration.

Sur une nouvelle façade, il retrouve une seconde fois cette étrange et charismatique animal, qui survole la planète d’Ishka.

-”On dirait que cette ours bizarre veille sur le monde. Comme s’il étaient là pour observer, et protéger…”, pense t’il, à voix haute.

 

 

Sur le dernier tableau, la grosse bête velue est entouré par de nombreux hommes, femmes et enfants.

Affalé sur le sol, il se vide progressivement de son sang, imbibée par une couverture de tissu, le liquide jaillissant en quantité d’une plaît profonde dans son ventre.
L’animal parait encore conscient, au bord de la mort, et semble implorer qu’on l’achève.

 

Bëdia est ému par cette scène.

Il fait rapidement le lien avec le décès de sa mère.

Le jeune homme n’arrive plus à gérer le poids de ses émotions, et décide de s'asseoir sur le sol pavé de pierres, et contre le mur.

Il retire ses lunettes, et se recroqueville sur lui même, posant sa tête sur ses bras, eux même posés contre ses genoux.

 

Bëdia est frustré, et énervé. Il souffre énormément et l'envie de vengeance l'envahie. Mais il essaie tant bien que mal de maîtriser cette pulsion, n'ayant pas trouvé de coupable à tous ses malheurs.

 

Il sait que la solitude va le rendre fou. Le jeune garçon pense aux paroles que sa mère à prononcée quand il était enfant. Il peine à s'en souvenir.

”Pourquoi ne vas tu pas jouer avec les autres enfants? Il ne te rejettent pas parce qu’ils ne t’aiment pas. Je suis sure qu’ils ne demandent qu’à te découvrir. Va vers eux. Parle leur. Montre leur que tu n’es pas si différent et étrange qu’ils peuvent le penser.”

-”Mais maman, ils ne font que se moquer de moi…”, répond t’il, oralement.

La voix de sa mère lui semble bien présente.

“Bëdia… C’est à toi de faire l’effort. Si tu n’essaies pas de t’intégrer, les gens ne t’aideront pas. Je sais que c’est injuste. Mais tu peux le faire.”

-”Maman... Je ne sais pas comment...“, murmure t’il, essuyant ses larmes sur sa joue avec son avant bras.

“Comment faire pour qu’ils m’accepte?”

 

Des passages de sa vie lui reviennent à l'esprit.

 

Il se voit, enfant.

 

-”Hé toi ! Le nouveau, tu t'appelle comment?”, questionne un autre enfant, de son âge, au teint mat avec des cheveux noirs frisés, vêtu d’un short en matière élastique et d’une veste épaisse, blanche et verte claire.

Timidement, il répond :

-”C’est Bëdia… Et toi?”

-”Je m'appelle Aadil ! Hé, c’est le nouveau WideNet que t’as là, non? Je l’ai aussi, tu veux jouer à MindOps?”, rétorque l’enfant, excité et dynamique.

-”Oui… Mais je sais pas jouer moi.”, bafouille Bëdia.

-”Vais t’apprendre, t’inquiète. Viens !”

Bëdia acquiesce.

 

 

-”Je me souviens de ce garçon… C’était mon voisin… Il était sympa... Il y avait aussi cette fille dans la forêt... Je n'arrive plus à me souvenir... C'était bien les seuls à m'accepter... Mais maman à peut être raison. Je devrais faire l’effort. Les gens à Shararti… Ils sont tous sous l’emprise de Chef et le suivent aveuglement… Qu’est ce que je peux bien faire? Ce type détruit tout sur son passage… Je le déteste tellement, lui et son armé de meurtriers.”, Bëdia se redresse, et rejoint péniblement Lombdi, qui s’est assoupi sur un matelas, dans la chambre.




La nuit passe, les heures défilent, trop lentement pour Bëdia.

Le jeune garçon ne parvint pas à trouver le sommeil, trop préoccupé. Il sait qu’il ne peut pas retourner à Shararti, car il est sans doute recherché par les hommes de Chef.

Mais il se sent prêt à faire des efforts pour être accepté, car là est son seul objectif. De nouveaux souvenirs refont surfaces.



Bëdia se voit à nouveau.

 

La scène se passe il y a quelques années, lorsqu’il était un jeune adolescent.

Le garçon regarde une émission sur sa WideNet, dans le salon, installé dans un fauteuil, alors que sa mère coud manuellement, assise autour de la table.

-”Maman, tu t’embête pour rien. Les chaussettes en laines ça me gratte, en plus personne n'en porte. Tu mettrais mille fois moins de temps si tu utilisais la machine de couture à air comprimé...”, explique Bëdia.

Sa mère lui sourit, amusée.

Soudain, l'émission est interrompu, et un homme parle, visiblement stressé :

-”Téléspectateur, bonsoir. Ceci est une information majeur divulgué suite à la demande de notre Leader. L’heure est grave. Un groupe de combattant Atshan a kidnappé la fille d’un soldat haut gradé et ami proche de notre Leader. Ceci est un acte de provocation que notre Leader ne compte pas laisser passer. Suite à cette événement, nous, Sharartian, sommes officiellement en guerre contre l’ennemi terroriste Atshan.”

 



-”Je me souviens de ça… Pourtant les Atshan n’avaient jamais cherché la guerre auparavant, hormis quelques sabotages dont ils étaient accusé, ils semblaient plutôt essayer de nous ignorer. Quelques rumeurs ont émergées après cette annonce, mais elles se sont rapidement estompées… Chef a sans doute éliminé tout ceux qui était susceptible d'émettre des doutes, à mon avis… Quel pourriture…”, le jeune homme se sent très affecté par ce souvenir. Il comprend un peu mieux le comportement des gens à Shararti. Il sait quel climat hostile Chef a mit en place, il comprend que tout le monde vit dans la peur et dans le doute.

 

Il pense de nouveau à cette jeune fille, Matt. Elle l’intrigue, pour une raison qu'il ignore, il se sent proche d'elle. Elle lui plaît. Il se souvient des derniers mots qu’elle lui a adressée.

 

-”Ma quête? Hum.” Bëdia s’interroge.

“Tout le monde a une quête… La mienne... J'en ai forcément une.”

Le garçon semble être subitement entré en transe, il enchaîne des mots d'une manière étrange, les yeux exorbités :

“Maman… Tu dois la trouvé. Pourquoi c’est a moi qu’on fait subir ça? Je… vais la trouver parce que c'est Matt qui l'a dit? Matt... J’ai si mal. Ma quête... Et faire l’effort. Mon peuple… Souffre. Je dois libérer Shararti. Pour maman… Ma quête... Ma quête c'est simple, c'est de tuer… Chef.”, s'époumone t’il, en sueur, les yeux rouges, larmoyant.

Il s’effondre, sur le lit, avec un regard sombre, épuisé, comme vidé de son énergie.



Après avoir repris son souffle, et repris ses esprits, Bëdia semble décidé.

Il veut affronter Chef dans un match à mort, comme le veut la tradition.



 

C’est le choix qu’il a prit… Peut-être que la douleur psychologique qu’il endurait l’avait changée. Bëdia n’était plus le même. Il semblait chercher une vengeance. Mais il cherchait du sang. Il voulait tuer. Faire souffrir. Lui qui avait besoin d’un coupable pour expliquer tout ses problèmes semblait enfin en avoir défini un, étrangement, ayant complètement perdu la tête un cour instant… Mais est ce qu’éliminer Chef lui serait suffisant? Et s'il s'avérait que Chef, seul, n'était pas un coupable suffisant pour Bëdia, lui qui se sent persécuté par tous les Sharartians depuis son enfance. Affronter Chef paraissait être un choix bien stupide, irréfléchi et prétentieux. Mais motivé par la haine et une insatiable envie de sang. Bëdia fonçait tête baissé, prêt à tout... Du moins c'est l'impression qu'il donnait.

 

 

 

 

Publié le 20/01/2015.

 

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20/01/2015
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