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Dukkha, l'internet noir.

SIXTH SINISTER Chapitre 5

CHAPITRE 5

 

 

Bëdia essaie d'enlever la couche métallique qui recouvre une statuette, dans le couloir du bâtiment religieux, observé par Lombdi, qui semble ne pas comprendre le comportement de son compagnon.

Le jeune homme réussit à enlever un morceau de métal, mesurant au moins huit centimètres de  long sur trois centimètre de large.

Il frotte celui ci vigoureusement, à plat contre le mur de pierre, pour enlever la rouille, jusqu'à le rendre brillant et tranchant.

Une fois le morceau suffisamment coupant, il respire un bon coup, puis s'exclame :

-"Allez, je dois le faire."

Le jeune homme incise en long la partie inférieure de son avant bras droit, juste sous la main, avec la partie aiguisée de la lame, jusqu'à avoir une entaille de trois ou quatre centimètres.

 

Quelques gouttes de sang s'échappent de l'incision, et recouvrent rapidement l'intégralité de la brèche.

Le jeune homme respire fortement, les narines grandes ouvertes et la mâchoires serrées.

Il introduit délicatement le morceau de métal tranchant sous sa peau jusqu'à ce qu'il soit entièrement entré, et que seul une infime partie dépasse, trop petite pour être facilement visible, mais suffisamment grande pour qu'il puisse l'attraper avec les doigts et la faire sortir de sous sa peau.

 

Bëdia va défier le Chef dans un match à mort, et il sait qu'il sera fouillé manuellement avant le combat, car les armes sont interdites. Mais le jeune homme ne cherche pas à gagner honorablement. Seul le résultat compte pour lui.

 

Il reprend son souffle, pendant quelques instants, puis passe son doigt sur l'entaille afin d'enlever les quelques gouttes du liquide rouge.

-"Allez Lombdi, l'heure est venue de soulager Shararti de son cancer.", affirme le jeune homme, sûr de lui.

Il sort de l'édifice en ruine, et rejoint le véhicule volé, garé au milieu de l'avenue, à l'extérieur.

Bëdia s'installe sur la moto Sharartian, la démarre, enfile ses lunettes sombres, puis décolle, bien décidé à accomplir sa quête.

 

Il conduit, des heures durant, sans s'arrêter.

Son esprit, tourmenté, ne cesse de le torturer. Les violentes images de l'exécution de sa mère refont surface, sans arrêt et l'horrifie.

Lombdi, lui, ne comprend pas les intentions de son ami. Il ne sait pas que dans quelques heures, Bëdia pourrait être tué, à son tour.

Et le jeune homme ne semble pas avoir réfléchi à cette possibilité, comme s'il était certain de gagner.




En fin de matinée, après plusieurs heures de vol, ils arrivent proche de l'entrée de Shararti.

En moto, ils survolent les maisons, les habitations et autres constructions, à toute vitesse, en direction de la Tour du Chef, sans se soucier des lois, ni même des soldats de l'armée, qui pourraient le repérer et l'arrêter.

 

Bëdia y parvient enfin, après un très long trajet. Il s'arrête devant l'immense building, dont les parois semblent conçu en borsium, ce métal très solide, qui reflète la lumière du jour.

La tour de Chef est facilement reconnaissable, premièrement par sa hauteur, dépassant la majorité des édifices de la ville, mais également par l'immense statut dressée à son sommet, représentant l'emblème de Shararti, emblème qui à la forme d'une lune, assemblée autour d'une boule sphérique, qui constitue un ensemble. Il symbolise la plus grosse étoile du système et ses rayons, rayons émient lorsqu'une éruption se produit à sa surface.

 

Le jeune homme descend du véhicule planant, et avance, déterminé, jusqu'à l'entrée du bâtiment.

A l'intérieur se trouve de nombreux civiles, patientant derrière des guichets, et quelques militaires armés de pistolets à air comprimés.

 

 

Il fait quelques pas, suivi de prêt par son ami Lombdi, et est rapidement accueilli par un homme assez âgé.

Celui ci est bien peigné, cheveux noir rasés sur les côtés et longs sur le dessus, avec un grand nez fin et des petits yeux marrons foncés. Il est habillé d'un costume noir une pièce, fait d'une matière élastique, et qui est recouvert par endroit d'une épaisse couche d'un tissu soyeux gris, probablement une variante du lyocell, fibre très fréquemment utilisé pour les vêtements à Shararti, placée notamment sur les épaules, et dans l'intégralité du dos.

Bëdia comprend rapidement que cette uniforme est une tenue exigée, lorsqu'il aperçoit d'autres employés habillés de la même manière.

-"Bonjour jeune homme, vous êtes ici dans la Tour de Chef, notre bienveillant Leader. Si vous souhaitez lui adresser un courrier, ou simplement le remercier, je vous invite à repasser plus tard. Chef se trouve dans ses quartiers privés et ne souhaite pas être dérangé.", affirme l'employé, d'un ton hautain.

Bëdia fronce les sourcils, et répond, énergiquement, avant qu'il ne poursuive :

-"Je n'ai pas fait tout ce chemin pour offrir des fleurs et lécher les pieds mycosés du Roi des cons ! Dites lui que je le défie dans un match à mort, et dites lui que je veux cette affrontement aujourd'hui même !"

 

Le vieille homme est abasourdi, et foudroie le garçon d'un regard stupéfait, désemparé par cette annonce.

 

 

Plusieurs civiles ayant entendu la conversation ne manque pas d'exprimer leur étonnement, parfois, vulgairement , très surpris. La confusion générale s'installe et un brouhaha envahie rapidement la salle, alors que le vieille homme, les yeux exorbités, ronds, s'empresse d'appeler un supérieur avec sa WideNet.

Les militaires s'agitent et demandent à l'ensemble de la foule de sortir du bâtiment.

Une vieille femme, bossue, s'approche de Bëdia et pose sa main sur son bras :

-"Ne fais pas ça mon garçon. Tu es si jeune... En défiant Chef, tu défis la mort, regarde toi, tu es si frêle. Tu surestime tes capacités, renonce s'il te plaît...", affirme t'elle, avant d'être entraînée à l'extérieur par l'armada.

 

Peu à peu, après plusieurs minutes, la salle se vide. Bëdia aperçoit un grand ascenseur, au fond de celle ci, qui s'ouvre.

 

Tout un cortège de soldats armés en sort, suivis par un homme carré, et bien habillé : Chef.

 

C’est la première fois que Bëdia le rencontre en personne.

 

Le Leader est plutôt grand, et a une carrure athlétique. Ses cheveux sont courts, et frisés, sur le dessus de son crâne et entièrement tondus autour. Il exhibe une barbe, elle aussi frisée, recouvrant toute la partie basse de son visage, mais rasée sur le menton. Son nez est creux au milieu, comme s'il avait été cassé. Ses yeux sont noirs, et sa peau, plutôt bronzée.

 

Il ordonne à ses hommes de s'écarter et s'exclame.

-"Alors, qui est le courageux combattant qui souhaite me défier?"

Bëdia, prenant son courage à deux mains, impressionné par cette entrée, s'avance, devant le leader, motivé.

Ils se regardent droit dans les yeux, s’observent silencieusement.

"Un gosse? Un stupide gamin de quoi, 30 ans*? (15 ans, en années Terrienne)", s'agace le Chef, peu satisfait de découvrir son adversaire.

 

Bëdia redresse ses lunettes noires, s'affaissant sur son nez, fronçant les sourcils, et est tenté de lui trancher la gorge de suite.

Mais il n'en fait rien, la présence de militaires armés étant trop nombreuse dans la salle.

Le leader amusé, commente la posture du jeune garçon.

"Impressionnant, quelle virilité ! Tu plais au femme, toi, j'me trompe?", s'exclame t'il, hilare.

-"Ferme là ! Sache que je vais t'arracher les couilles et te les faire bouffer de force !", s'énerve Bëdia, prêt à en découdre sur le champ.

-"Waaaouh !! Quel énergie ! C'est fabuleux, mais dis moi, qu'est ce qui emmène une pucelle comme toi ici, hein? Qu'est ce que tu cherches? Un moyen de suicide original?"

Bëdia repousse l'homme, à deux mains, et le fait reculer d'un pas, puis se fait rapidement cibler par tout les soldats armés, en joug.

-"Tu es le responsable de tout ce qui ne va pas sur cette planète, tu tues, tu violes, tu tortures ! Tu as exécuté ma mère Dena sans aucun scrupule, et pour ça, je vais t'éliminer et ce même si je dois y laisser la vie !"

 

Ce discours semble avoir retenu l'attention du dictateur de Shararti.

 

 

-"Dena, hein? Quelle tristesse d'apprendre son décès, c'était un bon coup. Aaah si seulement j'avais pu l'exécuté de mes propres mains, cette salope de Liür... Alors j'imagine que tu es le vaillant petit garçon qui vient venger l'atroce mort de sa mamounette, n'est ce pas? Comme dans les films? Seulement voilà, ce que tu ignores, c'est que dans la vrai vie, c'est le héro qui meurt à la fin.", affirme t'il.

 

Bëdia, frustré, s'apprête à le pousser de nouveau, mais Chef l'esquive et le bouscule à son tour violemment, le faisant trébucher.

-"J'accepte ce combat, mon lapin. Un match à mort classique, sans arme, dans deux heures, dans la cage de la mort. Ooh terrifiant ! Mais ne te fie pas à son nom, c'est juste pour faire peur aux enfants. Toi, je ne vais pas simplement te tuer... J'ai bien envie d'arracher ta chair, morceau par morceau, avec mes dents. J'espère juste que tu sais que tu n'as pas la moindre chance de victoire... Tu penseras à saluer le diable pour moi.", termine t'il, passant par dessus Bëdia, affalé au sol, et quittant le bâtiment.



Un militaire, habillé d’une tenue réglementaire, noir, et avec un casque masquant son visage, l'aide à se relever, et lui fait signe d'avancer à l'extérieur.

Ils sortent, toujours suivis par Lombdi qui ne lâche pas son compagnon d'une semelle.

Une fois sortis du bâtiment, Bëdia se retrouve face à une immense foule bruyante, qui s'est formée.

 

Tous semblent étonnés, et sous le choc.

Très rapidement, la nouvelle du combat se répand dans la ville de Shararti.

 

L’affrontement aura lieu en début d'après midi, dans la cage prévue pour ces combats.

Bëdia essaie d’avancer à travers la masse de gens, le militaire le dépasse et lui ouvre le chemin, plusieurs personnes cherchent à attraper le garçon par le bras, certains lui posent des questions, certains le soutiennent, mais la majorité l'insultent.



Le soldat semble diriger Bëdia à l'écart. Le jeune homme comprend rapidement que celui ci n'a pas pour unique idée de lui faire quitter la foule.

Il lui fait signe de le suivre dans une ruelle. Bëdia s'exécute, sans un mot, curieux.

Une fois loin de la troupe, l'homme retire son casque.

Il est à priori assez jeune, à peine plus âgé que Bëdia.

Comme beaucoup de gens sur Ishka, ses cheveux, frisés, sont rasés sur les côtés et longs sur le dessus du crâne. Il a un visage anguleux, avec un nez fin et des narines larges. Sa peau est d'un teint mat, et ses yeux sont noirs.

Dans son cou est tatoué un de ces hiéroglyphes étranges que Bëdia a aperçu dans l’édifice religieux en ruine.

Le symbole forme un demi cercle creux, en forme de "U", celui ci dessiné sous un autre petit cercle, complet, traversé par un segment pointu sur les bords.

Le militaire s'assure que personne ne les a suivi, puis s'adresse à Bëdia, d'un air stressé :

-"C'est quoi ton plan?"

-"Hein? Euh… Mon plan?", interroge Bëdia, surpris par le comportement du soldat

-"Tu n’vas pas me faire croire qu'un gringalet comme toi espère tuer Chef à la régulière? T'as forcément un plan. Vas y, dis moi, convainc moi que ce combat n'est pas voué à l'échec. Ne me donne pas de faux espoirs !", continue t'il, encore plus anxieux.

-"Tu devrais respirer un bon coup, mec. Tu es de mon côté? Moi qui ai toujours pensé que l'armé de Chef était composée de petits larbins loyales."

-"Ouais, en fait c'est assez vrai, la plupart d'entre nous sommes prêts à donner notre vie pour Chef. Mais il prépare quelque chose de gros, je ne sais pas quoi, mais ça risque d'être horrible. Il a dit qu'Atsha ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir, et qu'ensuite on ira conquérir la Terre.", affirme t'il, essoufflé.

Bëdia est interloqué par ces dires, abasourdi.

-"Tu crois qu'il veut supprimer Atsha de la carte? Avec un bombardement?", questionne t'il.

Le soldat reprend son souffle, hoche la tête négativement et réplique:

-"Naaan, ça j'en doute. Chef est plus subtil. Je l'imagine plus les empoisonnés, une bombe c'est trop bref, il préférera qu’ils souffrent avant de les achevés..."

Bëdia n'arrive pas à comprendre.

-"C'est... Dingue, pourquoi ferait il ça? Par simple plaisir? Ça me parait trop étrange pour être vrai, il y a forcément une raison.", s'exclame t'il, refusant d'accepter ça.

-"Hé ! Tu peux changer la donne aujourd'hui. Si t'arrive à le tuer, tout s'arrangera, pas vrai? Pas vrai?", interroge le soldat, plein d'espoir.

Bëdia acquiesce.

-"Je vais m'occuper de son cas. Ça risque d'être moche à voir... Je suis prêt à tout risquer pour gagner, et j'hésiterai pas à tricher pour m'assurer la victoire. Je vais libérer le peuple de Shararti de leur dictateur tyrannique.", déclare t'il, confiant.

Le soldat semble soulagé, Bëdia parait avoir réussi à le convaincre.

Les deux jeunes hommes se serrent la main, et Bëdia quitte la ruelle, puis part en direction de la cage, avec son ami Lombdi qui ne le lâche pas d'une semelle.



Après cette conversation avec un soldat proche de Chef, Bëdia compris l’importance de ce combat. C’était l’occasion pour lui de se faire remarquer auprès du peuple de Shararti, il s’imaginait qu’en tuant le leader, les Sharartians l’aimeraient.

Bëdia n’envisageait pas la défaite.

Pourtant, il savait que Chef n’a rien d’un homme intègre et honnête.

Si Bëdia a eu, lui, l’idée de tricher, pourquoi Chef n’en ferait pas autant?

 

Publié le 22/01/2015.

 

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22/01/2015
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