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Dukkha, l'internet noir.

SIXIEME SINISTRE INTRODUCTION

INTRODUCTION

 

 

 

Sapheed s’effondre en larme.

À genoux sur le sol, elle ne peut que contempler ce sinistre spectacle, impuissante, n’ayant plus qu’à attendre son tour.

Même les Dieux qu’elle suppliait n’y pouvait plus rien, désormais...

La pauvre petite n’avait pas trouvée la force de me tirer dessus, l’arme encore chargée dans sa main.

Je doute que cela aurait changé quelque chose.

Personne n’aurait pu changer quelque chose, de toute manière.

Personne n’aurait pu empêcher l'inévitable.

 

Le grondement démoniaque faisait trembler la terre même jusqu’ici, et les cris stridents des motos qui décampaient, fuyant désespérément vers le nord dans un dernier espoir de survie, m’agressaient les tympans.

 

L’effrayante et épaisse fumée noire qui se propage encore inlassablement à l’horizon, continue d’assombrir le ciel sombre déjà voilé.

 

Je ne suis plus vraiment sûr de rien. Qu’en est-il de ce libre arbitre qu’ils aiment tant valoriser? De cette liberté d’action dont ils ne disposent peut-être pas réellement? Quel est son rôle, finalement, à l’humain?

 

Et cette haine…

Cette haine qui te maintient en vie… Te rend invincible… Elle...

Elle te prendra tous le reste...

Je n’ai jamais voulu ça…

 

Je… M'essouffle.

Mon tour semble venir.

L’air me manque déjà… Suffoquant bruyamment, je lançais un dernier regard désolé à Sapheed, puis fermant les yeux, m’allongeant sur le sol pour ne pas tomber, j’enfile laborieusement mes écouteurs… Pour ne plus entendre ces atroces bruits d’explosions… Et les cris de détresses.

 

La musique commence…

“...contre leur volonté. Ça ne m’amuse pas d’être vulgaire, mais pour être compris j’y suis forcé, m’dame société t’chie sur les pompes et d’son air fier t’ordonne d’nettoyer !...”

 

Spleen… Quelle ironie.

Ce ne sont pas tes raps qui me remonteront le morale.

 

“...Sentiment de haine réciproque chez ce peuple immonde qui s’dévergonde...

Partie fine d'l’inculture causant l’élargissement des champs de tombes...

Battu pour gueule difforme non conforme à la norme d’ce putain d’monde...

Puis s'attendrir à jouir d'un crime... commis par l'grand vizir...

Aphasie d'un martyre qui n'peut

Vivre... si... la vie ressemble à la mort... sans mourir...

 

...

 

…”




J-Je… Je marche?

Je marche… Lentement, dans l’obscurité totale.

Enfin, j’imagine que je marche, je n’en suis pas vraiment sûr… Je ne ressens plus rien.

 

Plus aucune douleur, plus aucune peur.

Une paisible plénitude.

Et le calme.

 

Tout est toujours si noir ici que je semble n’être qu’une ombre parmi les ombres.

 

Essayant de parler, je comprend péniblement qu’aucun son ne sortira plus de ma bouche.

Comme si mon souffle manquant m'empêchait de prononcer le moindre mot.

J’essaie plusieurs fois mais en vain.

 

Quelque chose se distingue très légèrement au loin, après quelques minutes à avancer, comme entraîné par une force invisible me dirigeant dans ce long tunnel qui ne semble jamais trouver de fin.

J'augmente le rythme, espérant enfin atteindre l’arrivée de plus en plus visible.

 

Je crois entendre quelqu’un.

Il y a des bruits… De chaînes… Et des lamentations… Quelqu’un semble pleurer, une fille.

 

Un léger rayon de lumière dont j’ignore la provenance éclaire désormais ma marche et...

 

Qu’est ce que…?!

 

Je découvre une immense allée, où d’innombrable cellules se succèdent, renfermant vraisemblablement des prisonniers responsables de ces lamentations.

Quelqu’un pourrait me voir, alors je longe le mur de droite, dans l’ombre noir.

 

 

Ça alors !

Je… Je reconnais cette femme dans la première geôle !

Et ce grand type aussi, dans la seconde.

 

Stupéfait, je comprend rapidement que tous ces visages me sont familiers, et ne sont pas enfermé ici par hasard!

 

Où m’a t’on emmené?! Pourquoi un tel endroit existe.

Suis je mort? Est-ce ça l’enfer?

Je ne comprend plus rien.

 

 

 

 

CHAPITRE 1



05/10/2015
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