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Dukkha, l'internet noir.

SIXIEME SINISTRE Chapitre2

CHAPITRE 2

 

 

Des bruits de pas, et de chaînes traînées au sol résonnent dans les couloirs.

 

La silhouette disparaît alors soudainement dans les ténèbres, sous le regard incrédule de Kavatche.

Celui ci se redresse alors, s’avançant jusqu'à la grille pour voir d'où proviennent ces bruits.

Mais l'obscurité ne lui permet pas de discerner quoi que ce soit à plus de trois mètres.

 

 

Assoiffé, le géant emprisonné, abandonne les barreaux de la cage et s'approche de l'évier pour boire quelques gorgées de cette eau probablement non potable, dont la couleur et l'odeur laissent à désirer, puis se réinstalle péniblement sur le rebord, prolongement du mur, qui lui sert de banc.



Alors que les angoissants bruits de chaînes s'estompent, la silhouette réapparaît sitôt, aussi mystérieusement qu'elle a disparu.

-"J'espère que tu m'apprendra, un jour.", lance Kavatche.

 

Elle, restant silencieuse et immobile, il suppose qu'elle attend la suite de son récit, et reprend alors où il en était resté.

"Le gamin, Bëdia, ne semblait pas avoir toute sa tête, lorsque je le trouva. J'essayais en vain de le convaincre de quitter cette endroit, mais il divaguait vraisemblablement, racontant n'importe quoi.

Je pris la décision de l’emmener de force avec moi. Si j'avais su qu'un de ces enfoirés volerait ma Lariat...

Mais comment pourrais-je leur en vouloir? Il faut dire que les moyens de transports Sharartians, aussi bien organisées soit ils, ne permettent pas de fuir la ville dans un tel cas.

Des navettes guidées par des rails, qui suivent inlassablement le chemin qu’on leur a tracé. C'est drôle, mais en y pensant, je remarque une certaine cohérence entre ce schéma et celui de la politique Sharartian."

 

 

 

Le géant ne cache plus sa colère et marmonne des insultes en vieux Dirs.

Entraînant de force Bëdia à l'extérieur, il se lance désespérément à la recherche d'un nouveau véhicule.

Le jeune garçon semble soudainement conscient de la situation lorsqu'il annonce à Kavatche:

-"Une dernière bombe va tomber sur la tour..."

 

Cherchant en vain un moyen de fuir, le soldat de Liür s'agace:

-"Bordel ! Foutu ville d'idiots !"

 

Kavatche se fait alors à l’idée qu’il ne trouvera pas de véhicule, fuyant enfin en direction du sud, longeant la grande place de la ville, qui débouche sur un parc botanique.

-"Par là !", ordonne Kavatche, choisissant son chemin, piétinant les plantations du jardin.

 

Les bruyants crissements d'un bus surgissant se démarque parmi les nombreux cris de détressent et appels au secours.

Finalement, le pont-mobile*, transport commun Sharartian, déboule par la voie qui survole le parc, et perdant le contrôle, déraille, quittant sa route à toute vitesse.

Violemment projeté en l'air, il termine sa course lorsqu’il percute un grand sapin, au dessus de la tête des deux hommes, avant de prendre feu dans une puissante explosion, et d'entraîner la chute du conifère, déraciner par le choc, qui s'enflamme à son tour.



*Pont-mobile: le nom que les Sharartians donnent à leurs bus, car ils ont la forme d'un pont, qui se dirige sur des rails.

 

 

"Le bombardement qu'avait annoncé Bëdia arriva quelques minutes plus tard.

nous ressentîmes l'onde de choc qui nous bouscula, mais nous poursuivions sans escale notre fuite vers le sud.

 

Le sombre voile de la nuit s'étant totalement emparé du ciel, seul le puissant brasiers dans notre dos éclairait le chemin.

 

Le gamin, lui, semblait incroyablement serein. Le fait de savoir qu'une bombe allait lui tomber sur la tête ne l'avais à priori pas dérangé.

Alors, je m'interrogeait: était-il réellement si inconscient où souhaitait t’il simplement mourir ce soir là? Quoi qu'il en soit, il était hors de question que j'échoue maintenant."

 

 

Perdu au beau millieu de la forêt du Mont Sourag, mais enfin en sécurité loin des flammes, laissant derrière eux des milliers de morts, Kavatche propose à Bëdia de prendre quelques minutes pour respirer, le pensant épuisé.

 

Mais étrangement, celui ci ne semble ressentir aucune fatigue.

-"T'es endurant dis moi.", lance le géant, éclairant l'endroit sombre d’un flash lumineux émit par son bracelet électronique, un gadget aux multiples fonctions.

 

Bëdia ne répond pas, semble préoccupé, tirant nerveusement sur la laine de sa veste noir, qui s'effile.

 

Ses cheveux en batailles, ainsi que le léger duvet qui lui puisse autour des lèvres et sa peau sale laissent penser qu'il ne s'est plus lavé depuis plusieurs jours.

Le dévisageant, Kavatche remarque avec étonnement une tâche de sang séché, sur la paume de sa main gauche.

 

-"Tu t'es blessé?", l’interroge t’il de sa voix rauque.

Une fois de plus, le jeune homme reste silencieux, effilant sa veste d’une manière presque frénétique.

 

Agacé, Kavatche s'approche vivement, lui redressant la manche, découvrant alors une légère marque rouge, sur son avant bras, d'où le sang semble avoir jaillit.

-"Ce matin.", explique enfin le garçon.

-"Quoi ce matin?", s'exclame Kavatche, surpris, avant de réitérer plus sèchement:

-"Tu t'es blessé ce matin?!", sachant qu'une telle cicatrice ne peut se refermer en seulement quelques heures.

-"Oui.", confirme froidement Bëdia, le repoussant méchamment, avant de reprendre le devant de la marche, continuant instinctivement vers le sud.

Kavatche s'empresse de le rattraper, de plus en plus agacé par le comportement du jeune homme, qu'il se doit de protéger à tout prix.



 

"Je pensais m'arrêter quand Bëdia serait épuisé.

Mais bon sang, ce gosse est increvable !

Il a marcher toute la nuit, sans montrer aucun signe d'épuisement. Au petit matin, je dû lui imposer une pause.

Je n'avais plus l'habitude de passer des nuits sans sommeil.

Généralement, les Torches Noires se retire du terrain avant d'avoir quatre-vingt années Ishkiennes*, alors autant dire que ce type de missions n’était plus adapté à mon âge.

 

Bëdia m'impressionnait. Il n'était pas comme tout les autres, et je ne parle pas uniquement de ses étranges yeux bleus, non, mais aussi de… Ce qu’il est.

 

Je me posais beaucoup de questions sur lui, sur son rôle à Shararti ou sur son passé, et n’avoir aucune réponse me frustrait."

 

 

*Années Ishkienne: une année à Ishka dure en moyenne deux fois moins longtemps qu’une année Terrienne. Autrement dit, vingt années Ishkiennes équivaut à dix années Terriennes.

 

 

-"Écoute, sans véhicule, on va devoir traverser tout Ishka ensemble, à pieds. Ça va être un voyage long, très pénible, autant pour toi que pour moi. On fera une escale à Singalice s'il le faut, et on s'arrêtera même à la nouvelle cité de Listice si ça tu en as envie, mais quoi qu'il arrive, je te conduirais jusqu'à Liür d'une manière ou d'une autre. Alors inutile de te plaindre."

 

Visiblement pas intimidé par le géant qui le sermonne, celui ci plus grand de cinquante bon centimètres, Bëdia ne baisse pas le regard et répond hautain:

-"Mais t'es qui toi?! J'ai pas souvenir d'être venu de mon plein gré, moi."

 

 

Kavatche cherchant la direction du sud à l'aide de la boussole de son bracelet, il s'avance jusqu'à une petite mare naturelle qui lui sert de repère, d'où il observe l'horizon.

-"Peu importe qui je suis. Mon objectif et de te conduire jusqu'à Dirpïet, et idéalement, en vie. Mais je n'ai que peu de patience."

Arrogant, Bëdia le lui certifie:

-"T'en fais pas garçon. T'as pas ce qu'il faut pour me tuer t'façon."

-"En plus il est prétentieux ce p'tit merdeux… Sharartian de mes couilles.", marmonne Kavatche, agacé, en réajustant son Arkun.

 

 

La lumière du jour se dévoile à mesure que le souffle du vent s'accentue, laissant ainsi apparaître l'imposante planète gazeuse dans le ciel.

 

 

Alors que le calme reprend, l'attention de Bëdia semble attiré par un bruit provenant de derrière une fougère, qu'il a entendu.

Assit au bord de l'eau, le garçon se redresse brusquement, appelant:

-"Hé toi !".

Kavatche n'ayant vu personne, se rapproche attentivement.

-"Tu vois quelqu'un? Peut être des Masnie* ou des Buks, faisons attention.", préviens t'il en retirant l’arme de sa gaine.

 

Le jeune homme faisant quelques pas en avant, appelle de nouveau:

-"Hé !".

Subitement, il se précipite en forêt pour rattraper cette personne, courant désormais après elle, à travers la végétation, s'enfonçant dans les bois.

 

*Masnie: terme employé à Dirpïet pour désigner des humains vivant seul ou en groupe restreint dans la nature.

 

 

 

 "Je m'empressai alors de partir derrière lui pour ne pas le perdre.

N'ayant vu personne, je me demandais sincèrement si ce n'était pas une ruse pour se débarrasser de moi.

 

Il courrait bien trop vite, le bougre, et je finis logiquement par être semé.

Alors que je commençais à désespérer de le retrouver, et à m'en vouloir, j'entendis parler.

Reconnaissant son timbre de voix, je m'approchais alors, en restant à couvert derrière les feuillages.

Puis je l’aperçu.

 

Là, j'obtenais enfin la réponse à l'une de mes questions.

Oui vraiment, Bëdia n'avait plus toute sa tête."

 

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE 1 CHAPITRE 3

 

 

 

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13/08/2015
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