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Dukkha, l'internet noir.

SIXIEME SINISTRE Chapitre8

CHAPITRE 8

 

 

 

 

 

-”Je te l’ai dis, je suis désolé, pas la peine d’en faire toute une histoire !”, s’excuse Fy, ayant pris conscience de son erreur.

“Écoute, pardonne moi si j’ai été un peu direct. Tu sais comment je suis Sam’...”, se justifie t’elle ensuite.

 

 

 

“L’humanité. Un concept qui m’échappe parfois. Pas toi?”

 

L’écho se dissipe. Plus aucun bruit audible.

Le calme ne laisse rien transparaître.

Rien hormis les puissants battements du coeur du géant, qui observe fixement ce discret personnage, dissimulé dans les ténèbres.

 

“Tu es le fruit de mon imagination, pas vrai?”, soupire t’il, se redressant alors péniblement pour rejoindre l’évier, enjambant par réflexe l'écoeurant vomit qui semble avoir mystérieusement disparu.

Kavatche s'affaisse à hauteur du robinet, aspirant les dernières gouttes.

 

“D’ailleurs, tout ceci n’est que le fruit de mon imagination.”

 

Haletant bruyamment, Kavatche expire à chacun de ses souffles une épaisse brume, qui se dissipe ensuite dans l’air glaciale.

Le silence s’aggravant, l’homme frappe alors dans ses mains.

 

-“Tu sais que si je sors de cette cage, j’te casse la gueule?”, avertie Kavatche, s’énervant soudainement sans raison.

“Oh oui tu le sais. Tu le sais très bien !”

 

Hystérique, se perdant lui même, Kavatche arrache le robinet de sa puissante main et le catapulte sur la silhouette.

L’objet traverse la cible.

“Je le savais !”, braille t’il, d’un rire nerveux.

“Je le savais !! C’est qu’une foutu hallucination !”.

 

Fou, il sanglote désormais, frappant violemment le sol de ses poings avec insistance jusqu’au sang, désespéré.

“Pourquoi j’me réveille pas?”.




De longues minutes de lamentations s’écoulent.

Plusieurs heures passent, avant qu’il ne se ressaisisse et retrouve son calme. Recroquevillé dans un coin de la cellule, pensif, le regard couvert par son Arkun, il marmonne oisivement quelques mots:

-”Samana avait été chassé d’Atsha....”.

Il renifle.

“Elle, si agréable… Si aimable même, qu’elle rassura Fy disant ne pas lui en vouloir…”.

 

Nonchalant, Kavatche redresse la tête, cherchant du regard la silhouette:

“Expulsée par son propre peuple qu’elle aimait tant glorifier… Je me demandais bien pourquoi.

Mais il y avait vraisemblablement des sujets tabous à ne pas aborder avec Samana...

Quant à Fy… Cette petite peste prétentieuse m’excédait...”

 

 

 

 

L’air semble brusquement se refroidir.

À peine eurent-ils le temps de ressentir les discrètes gouttelettes que la pluie tomba à verse, dessinant alors d’immenses flaques dans l‘herbe morte.

 

D’effrayantes détonations sourdes succèdent aux éblouissants flashes lumineux qui illuminent le ciel au delà des collines et des immenses parois du Canyon de Raë.



 

 

 

L’orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel, et nous nous réfugièrent alors hâtivement dans la voiture.

Samana me remercia lorsque je lui retenu la portière, qu’elle claqua ensuite.

 

Fy démarra en trombe, et nous décampions alors dans une épaisse fumée bleutée.

 

 

 



La jeune femme au volant cherche visiblement à calmer la situation, s’ouvrant avec maladresse au dialogue:

-”Les morts ne vont pas rentrer tous seul.”

 

 

 

La chaleur avait décuplée les odeurs des corps qui empestaient.

Les sièges était inconfortable, les bruits incessant du moteur m’abrutissaient.

Quant à Fy, elle conduisait comme un vrai Rëans.

Un pure bonheur.

 

 

 

Ennuyé par l’inactivité et agacé par ce désagréable voyage interminable, Kavatche engage la conversation avec Fy:

-”Que leur est-ils arrivé?”

-”Hein?”, bégaye t’elle, hésitante:

“Wedge et Biggs, tu veux dire?”

-”Oui…”

-”Ben… C’est eux qu’on a envoyé à Shararti.”

-”À Shararti?!”, s’exclame le géant, stupéfait.

-”Ouais. Pour l’attentat, tu sais bien.”

 

 

 

Immédiatement je fis le rapprochement entre la catastrophe de la ville et cette attentat.

 

 

 

Indigné, Kavatche hausse le ton, dominant, et ordonne une explication:

-”Alors, le bombardement, c’était un coup des Buks?”.

Fy se retourne subitement, surprise:

-”Quoi?! Mais qu’est ce que tu racontes? Je te parles pas de ça, je te parle des pont-mobiles qu’on a détourné. Pour le message !”,  jure t’elle, jasant alors de colère:

“T’es idiots ou bien? Réfléchit ! Tu penses vraiment qu’on envoie des hommes sur le terrain pour se faire sauter eux même?!”

 

 

 

Comprenant ma bourde, je me disculpais au possible, prétextant être victime de mon épuisement, responsable de ce manque de jugeote.

Mais ma curiosité avait vraisemblablement éveillé des soupçons chez Fy, et je m’en rendis particulièrement compte lorsqu’elle s’empara discrètement d’un pistolet, caché sous le volant.

 

Peut-être avait elle comprise que je n’étais pas celui que je disais être.

J'angoissais alors, et me préparant psychologiquement à une fusillade, je vérifia d’un regard furtif que Samana n’était pas armé.

 

 

Publié le 05/10/2015.

CHAPITRE 7

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05/10/2015
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