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Dukkha, l'internet noir.

The Limbic Brain : Prologue 2 : La famille Miemsky [4/7]

 

L’horloge de la cuisine indiquait 10 heure. Je discutais tranquillement avec ma sœur de l’arrivée de l’été, notre mère mangeais à table le reste de pain que la boulangère nous avait généreusement offert la veille. Soudain, on frappa à la porte. Ma sœur alla ouvrir.


Se présenta un homme vêtu d’un grand imper noir, et tenait un chapeau sombre dans sa main. Il était plutôt imposant, rasé de près, il souriait en coin. Ses manières respectueuses et démarquées me firent comprendre qui s’était présenté à notre porte.


- « Dzień dobry panienko*, déclara-t-il en s’inclinant légèrement, pourrais-je parler à Alexey Vladic proszę* ? »


Ma sœur balbutia un « oui » puis se tourna vers moi et me regarda d’un regard qui mélangeait l’interrogation, la peur et la colère. Je me levai pour aller saluer l’homme qui souhaitait me parler, mais je fus devancé par ma mère qui me repoussa doucement de la main et se dirigea calmement vers la porte.


- « C’est à quel sujet ? » interrogea-t-elle le visiteur d’une voix fragile
- « Pardonnez-moi, je ne me suis pas présenté. Cyryl Pryziak, je suis envoyé par Mikolaj Miemsky pour lui présenter monsieur Vladic. »
- « Quelque chose de grave ? » insista-t-elle,
- « Tout dépend de lui madame. » rétorqua le grand homme avec un large sourire.


Ma mère tourna les talons, me dévisagea avant de partir dans sa chambre, suivie de ma sœur.
Je m’approcha de la porte, regarda le mafieux qui effaça son sourire et m’invita à sortir : « Monsieur Vladic, Mikolaj vous attend ». Il s’écarta de la porte, et je fus surpris de voir un deuxième homme plus mince, mais lui aussi en imper noir, placé sur le côté. Il me fixait avec un regard noir. Je suivis Cyryl dans les escaliers, et le second homme ferma la marche.

 

*Dzień dobry panienko : Bonjour, mademoiselle
*Prosze : S’il vous plaît

 

Arrivé dans l’entrée, Cyryl mit son feutre sur sa tête, le réajusta, puis sorti de l’immeuble ; une voiture noire nous attendait dans la rue. L’homme qui me suivait me doubla nerveusement et m’ouvrit la porte arrière de la voiture en m’invitant d’un geste à monter. Je me baissa pour entrer, m’installa sur le siège et j’entendis « Bonjour, Alexey ». C’était Iwan, assis à côté de moi, qui me regardait d’un air amusé. Je le regarda à mon tour avec sans doute de grands yeux puisqu’il éclata de rire. J’avais plus envie de le frapper que de rire avec lui, mais je me força à sourire. Je n’eût cependant pas la patience d’attendre la fin de son fou-rire pour lui demander ce que je faisais dans cette voiture de la mafia assis à côté de lui :
- « C’est quoi ce bordel ?! »
- « Calme-toi ! C’est pas ce que tu voulais ? » répondait-il en finissant de rire
- « Si ! Mais je pensais pas que tu serais à côté de moi ! »
- « Tu devrais me remercier au lieu de t’énerver… »
Cyryl nous interrompit :
- « On y va ? »
- « Ouais, ouais, je lui expliquerais en route »
- « Expliquer quoi ?! » insistai-je, agacé
- « Bon écoute, c’est moi qui ai parler de toi à Miemsky. »
- « Toi ?! Comment ? »
- « Laisse moi finir ! Il y a 15 ans, quand mon père est mort, il m’a avoué qu’il était Glowa* pour Miemsky. Peu après, ils sont venus me chercher, j’ai pus parler à Mikolaj Miemsky, il m’a expliquer la situation depuis le début et m’a proposer d’entrer dans la famille. J’ai accepter, je suis rester un moment comme bodoni*, et Mikolaj m’a proposer de devenir Glowa assez rapidement, comme mon père. Et puis, j'ai prouver ma loyauté, je me suis rapproché de Mikolaj, et son zastępcą* est mort peu de temps après. Il m'a proposer de prendre sa place, et j'ai naturellement accepté. »
- « Et… Mon père était aussi… ? »
- « Non, non, je te rassure, je pense qu’il te l’aurait dit. Il était au courant que j’étais dans la famille Miemsky, et il m’aidait parfois pour certains boulots, c’est d’ailleurs avec l’argent que ça lui rapportait qu’il pouvait mettre à manger dans vos assiettes. C’est pas avec ce qu’il gagnait à l’usine qu’il pouvait s’en sortir. C’était quelqu’un de bien, ton père, il m’a souvent aider à me sortir de certaines situations… Délicates. »
- « Et maintenant, c’est mon tour ? »
- « Non, toi c’est autre chose. Miemsky connaissait ton père, et ça va certainement jouer en ta faveur, mais ton cas est une autre histoire. Tu va vite voir, on est arrivé. »

 

*Glowa : équivalent du Capo dans la mafia polonaise (voir l’article "La mafia" dans "Contextes et précisions")

*Bodoni : soldat (gros bras) de la mafia polonaise

*Zastępcą : sous-chef ou bras droit dans la mafia polonaise

 

La voiture noire se garait devant une immense maison claire, visiblement récente et assez jolie, chose assez rare, surtout à Lodz. Je n’avais jamais vraiment visité toute la ville, je ne savais donc pas où on était précisément. Le petit homme, toujours aussi nerveux, descendit de voiture et m’ouvrit la porte. Je le suivis ensuite, accompagné d’Iwan.
- « Qu’est-ce que je dois lui dire ? Comment je dois me comporter ? »
- « Il ne te tranchera pas la gorge parce que tu t’es assis au mauvais endroit, si c’est ça ta question. C’est un homme compréhensif, il sait d’où tu viens, il ne se compliquera pas sur les manières. Tu es intelligent, je pense que tu ne fera pas de gaffes suffisamment énorme pour qu’il t’en veuille. Laisse-le parler et réponds à ses questions si il t’en pose. »


Nous arrivions devant un grand portail lorsqu’un homme, d’une cinquantaine d’année et en costume chic, vint nous ouvrir. Il salua Iwan, lorsque le petit homme nerveux me foudroya du regard en regagnant sa voiture, puis celui qui nous accueillait me serra la main en m‘invitant à le suivre :
- « Filip » se présenta-t-il
- « Alexey » me présentai-je à mon tour
- « Je sais » répondis l’homme en me souriant.

 

Nous traversions une grande allée, longée de fleurs et de grands buissons qui empêchait tout vis-à-vis. Elle nous mena à une grande porte en bois massif, que Filip ouvrit. Il nous fit entrer dans une vaste entrée richement décorée. Un grand lustre trônait sur un large escalier blanc que nous grimpions. Arrivé à l’étage, nous franchissions un long couloir. Au bout de celui-ci, Filip ouvrit une porte et me fit signe d’entrer. « Bonne chance » me dit Iwan.


J’entra dans la pièce. Un grand bureau était au centre, avec derrière un grand fauteuil vide, en contrejour d‘une immense baie vitrée. Je tourna la tête et vu un homme en costume noir, dans la pénombre. Il était tourné vers moi, les bras derrière le dos. Il alla s’asseoir à son bureau et m’invita à m’installer sur un des deux fauteuils en face de lui. Je le distingua alors. Il avait un visage rond, des yeux gris clairs qui attiraient toute mon attention. Des cheveux impeccablement coiffés, grisonnants mais légèrement dégarnit qui lui donnaient un air plus jeune qui ne devait certainement l‘être. Je lui donnais une bonne cinquantaine d’années. Après l’avoir observé quelques secondes, je pris place et il démarra la conversation.

- « Alexey Vladic… Sachez avant tout que votre cas m’a longuement intéressé. Je dois avouer que le braquage d’une bijouterie n’aurait pas attiré mon attention si Iwan ne m’avait pas vanté votre préparation et votre sérieux. De plus, je crois savoir que votre père était aussi très fidèle à ma cause. Je lui en ai toujours été reconnaissant, et j’ai été terriblement désolé d’apprendre sa mort… Mais passons. Je pense que vous savez pourquoi vous êtes là ? »
- « Heum… Je crois savoir, oui »
- « Voyez-vous, braquer une bijouterie est une chose. Préparer ce braquage en est une autre ; et croyez-moi que je sais de quoi je parle. Beaucoup de mes hommes n’auraient pas été capable de prendre la moitié des précautions que vous avez prises. L’équipement, le sang-froid, la rapidité vous ont accompagnés, de telle manière que personne n’aurait été au courant de quoi que se soit si le gemmologue n’avait pas essayer de parler au KBW. Mais je vous rassure, toutes les bouches ont été liées par mes soins. Vous n’aurez pas à vous inquiétez de quoi que se soit tant que vous ne me faites pas faux bond. »
- « Ce n’est pas mon but ! » ajoutai-je spontanément
Il gloussa, puis repris :
- « Je m’en doute bien. Iwan m’a aussi parlé de votre détermination. D’où vient votre envie de rentrer dans notre famille ? »
- « Eh bien… Vous devez savoir que mon père ne gagnait pas grand-chose à l’usine, et ce travail avait tendance à beaucoup le fatiguer. On ne peut pas dire que ça m’a beaucoup pousser à faire la même chose que lui. J’ai envie d’un… Parcours différent. Me démarquer des autres. Et je me suis toujours attaché à des valeurs que je reconnais parfaitement dans votre cause. »
- « C’est ce que je voulais entendre ! En dehors de ça, vous connaissez les risques ? Nos objectifs ? Notre histoire ? »
- « Concernant les risques, je crois que je craindrais moins pour ma santé qu’à l’usine. Si je dois mourir, ça sera dignement, et utilement. Et c’est aussi pour ça que j’aimerais me rallier à vous. Vos objectifs, je crois qu’ils sont semblables à d’autres mafijna et… »
Il m’interrompit soudainement :
- « Je vous arrête tout de suite, je n’aime pas vraiment cette… appellation. Nous valons mieux que ses durèn* de russes, qui se revendiquent de la mafia mais n’en ont ni les valeurs, ni la mentalité. Ici, parlez de famille ; parce que c’est avant tout bel et bien une famille. Vous apprendrez sûrement par mes hommes que mes origines influent directement sur l‘organisation et la hiérarchie de la famille. Et on en arrive sur notre histoire. Elle sera essentielle si vous voulez rejoindre notre cause, et la comprendre. Vous devrez la connaître par cœur, mais vous devrez cependant la garder pour vous. C’est pour ça que personne ne la connaît vraiment en ville ; je vous laisserais le plaisir de la découvrir auprès de mes hommes. »


Je hocha la tête en signe d’accord. Je m’attendais à ce qu’il me salue et me laisse partir, mais il se contenta de se pencher sur son bureau et d‘y appuyer ses avant-bras. Il soupira, puis poursuivis :
- « Vous devez savoir que la plupart de mes hommes sont contre votre entrée parmi nous. Vous l’avez déjà sûrement remarqué, mais certains de mes hommes de mains tenteront de vous dissuader. Je vous demande de les ignorer, mais de ne surtout pas oublier leurs actes. Ceux-ci ne seront pas dignes de confiance. La majorité de mes hommes seront cependant ravis de vous accueillir, ce sont des gens bien. Ils vous feront certainement quelques taquineries, mais c‘est un moindre mal. Mes hommes sont bons, et ceux qui se mettrons en travers de votre chemin seront sanctionnés. Mais c’est pour éviter toute querelle que j’attendrais avant de vous faire entrer dans la famille. Vous aiderez Iwan pendant quelques temps, pour que tout le monde se fasse à votre nouvelle condition. Et sa me permettra de vous évaluer. »
- « Entendu, ça ne me pose aucun problème. »


Il ricana à nouveau, puis repris :
- « C’est que vous n’avez pas vraiment le choix ! Vous apprendrez sur le tas, et vous connaîtrez les détails lors de votre entrée. Avant cela, laissez le temps faire. Je veillerais à ce que votre initiation se passe bien, et surtout n’oubliez jamais : j’aurais toujours un œil sur vous. »
- « Très bien, merci monsieur. »
- « Vous pouvez y aller. »
- « Pożegnanie*. »

 

* Durèn : imbéciles, idiots
* Pożegnanie : Au revoir

 

Je refermais la porte derrière moi, ravi et complètement rassuré. Je retraversa le grand couloir, redescendit dans l’entrée et je trouvais Filip et Iwan qui riaient ensemble. Ils me regardèrent descendre les escaliers avec un grand sourire.
- « Alors ? Comment ça c’est passé ? » demanda Iwan
- « Tu devra encore me supporter quelques temps » lui répondis-je en riant.
- « Je n’ai pas eu le temps de me présenter ! » s’exclama Filip « Je m’appelle Filip, comme je te l’ai dit. Je suis chargé de la protection rapprochée de Mikolaj, donc si tu veux le tuer tu va devoir m’en parler d’abords ! » plaisanta-t-il.
- « J’y penserais » poursuivis-je en riant.


Nous continuions à bavarder quelques minutes dans l’entrée, puis Filip nous proposa de manger, proposition que moi et Iwan acceptions volontiers.
Nous le suivions jusque dans une petite cuisine, où 3 femmes d’une trentaine d’années s’activaient à préparer le repas. Filip attira leur attention pour me les présenter. Une femme s’approcha.
- « Anita, la femme de Mikolaj ! Autant te dire que tu ne peux rien envisager du tout » déclara-t-il en gloussant
Anita était une femme sublime, blonde, charmante et visiblement la plus jeune.
- « Dzien dobry, pani* » déclarai-je en m’inclinant.
Anita rejoignis son plan de travail, lorsque les deux autres jeunes femmes me saluaient.
- « Daria, la fiancée d’un ami que tu connaîtra certainement bientôt… »
Daria était une femme brune, souriante, qui m’avait l’air bien aimable. En quelques sorte, ce n’était pas écrit sur son front qu’elle était la fiancée d’un mafieux.
« …et Irena, ma femme. »
Irena, à l’image de Daria, était souriante. Mais sa retenue m’empêchait de comprendre si elle était heureuse ou non ici.
Je les salua, puis nous passions dans le salon, tout aussi grand que le reste de la maison. La pièce était meublée d’une longue table en bois robuste au centre, entourée de plusieurs chaises. Elle était éclairée par de larges vitres, teintées pour éviter que les voisins ou les passants puissent voir ce qu‘il se passe à l‘intérieur.


* Dzien dobry, pani : Bonjour, madame

 

A une extrémité de la table étaient assis 3 jeunes hommes qui discutaient autour d’un verre. Filip prit les devant et alla murmurer quelque chose à l’oreille de l’un d’entre eux. Il alla ensuite chercher quelque chose dans le buffet, et l’homme à qui il s’était adressé se retourna lentement, toujours assis sur sa chaise. Les 2 autres hommes me regardaient avec attention.
- « Alors c’est toi ! » me déclara le premier en souriant, « Viens donc t’asseoir avec nous ! »
Filip apporta du buffet 2 autres verres. Iwan s’assit en face de moi, et Filip repartit dans la cuisine. L’homme qui m’avait invité nous servit, toujours en souriant. Un second homme prit la parole :
- « Si tu savais quel bordel t’as mis dans nos conversations ! » déclara-t-il en riant
- « On ne parle plus que de toi ! » ajouta le troisième homme.
- « On avait bien besoin d’un nouveau. Ca doit faire au moins 3 ans que personne n’est entré ! » repris l’homme qui m’avais servi
- « Je vous arrête tout de suite, rien n’est fait ! » déclarai-je
- « Boarf, Mikolaj prends beaucoup trop de précautions. Personne ne râlera, j’en fais mon affaire ! »
- « Je peux même deviner ceux qui le feront ! Bogdan… Celui-là, quoi qu’on fasse, il n’est pas d’accord. Il serait dans une autre famille on s’en rendrait même pas compte ! »
- « Bogdan ? » leur demandai-je
- « C’est le petit nerveux qui est venu te chercher avec Cyryl. » répondit Iwan
- « C’est une petite nature… Il tient même pas la wodka. Je suis sûr qu’il est même pas polonais. » bafouilla le troisième homme, visiblement éméché, en buvant son verre.
- « Si on se compare à toi, personne ne tient l’alcool !! » s’éclaffa le second.
- « De toutes manières, on verra bien. Vous en êtes pas à votre premier verre, mais trinquons ! Au futur nouveau venu ! » proposa Iwan en levant son verre.
- « Na zdrowie ! » Criions-nous tous en cœur en levant nos verres.

 

Filip revenu de la cuisine alors que je reposais mon verre. Il fixa Iwan d’un air grave, qui hocha la tête et se leva.
- « On y va. » dit-il, presque sur un ton autoritaire.


Je le suivit jusqu’à l’extérieur. Il me fit monter dans une petite Lada 2105 noire et prit le volant.
- « On va où ? » lui demandai-je, inquiet
- « On rentre, Filip a quelques trucs à régler dans la maison et… Il a pas besoin de nous. » répondit-il en démarrant.
- « Ouais, je vois. »
- « Sinon, comment tu as trouvé le boss ? »
- « Intéressant… Il a l’air de quelqu’un de sympathique ! Il est sûr de lui… Il connaît les mots juste pour exprimer ce qu’il veut dire. Mais il a l’air aussi de savoir se faire respecter »
- « C’est exactement ça, tu l’a bien cerné. Tout ses hommes le considèrent un peu comme un père, et je dois dire que c’est justifié. Il est juste, et si il décide des sanctions, c’est que c’est mérité. Tu as dus remarquer qu‘il est aussi très attaché à ses traditions »
- « Oui, il m’a parler d’origines ? Je crois que tu as beaucoup à m’apprendre sur l’histoire de la famille. »
- « Effectivement il y a un paquet de trucs à dire. Il est d’origine sicilienne. Normalement, dans les familles polonaises, c’est un véritable merdier. Une inspiration russe, des modifications soviétiques, des influences ukrainiennes… On s’en sors pas nous-mêmes. Mikolaj a simplifier les choses, et a réinstaller le système de hiérarchie sicilien, tout en gardant sa… Sympathie polonaise ! »

 

Arrivé en bas de notre immeuble, Iwan me dit de descendre.
- « Monte, je me gare. Va parler à ta mère, elle doit s’inquiéter. »

J’avais complètement oublié la réaction de ma mère et ma sœur le matin même, lorsque Cyryl était venu me chercher. Mon cœur se serra et l’appréhension m’envahis.


Je monta les marches des escaliers lentement, en réfléchissant à ce que je pourrais leur dire. Arrivé devant le seuil de la porte, je pris une grande inspiration et j’entra dans l’appartement.
Ma mère était assise sur la table de la salle à manger. Elle riait. Pour la première fois depuis 3 ans, elle riait aux éclats. Ma sœur se tenait en face d’elle, l’air satisfait, affichant un grand sourire. Ni l’une ni l’autre ne m’avait remarqué, et j’en profitais pour ne pas interrompre ce moment de complicité entre elles. Une fois son fou-rire finit, ma sœur me regarda, en gardant son grand sourire. Ma mère se tourna à son tour.
- « Tu la connaissais celle-là ? » me demanda-t-elle
- « Je… J’ai pas entendu la blague »


Et elles recommencèrent à rire en cœur, toute les deux. Mon angoisse s’envolait, je souri et m’en alla dans la chambre.

 

 

Première publication : 22-02-2014 14:22:33

 



20/04/2015
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